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CARTOGRAPHIE DES ACTEURS                                                       (Dézoomez pour mieux lire la carte !)

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Femme, cuisine, cuisine

LES CITOYENS

Une grande partie des citoyens pensent que consommer des produits issus de l'AU peut réduire les inégalités, notamment grâce au renforcement du tissu social et à l’éducation (apprentissage du lien entre la culture des produits et le contenu des assiettes pouvant aboutir à un changement des habitudes alimentaires).

Les projets d'AU, souvent multi-activités, favorise le développement de lieux d’échanges (ateliers de cuisine, visites pédagogiques…) inclusifs. Toutes les classes sociales ont accès à des ateliers et les organisateurs s’adaptent à la façon de cuisiner des plus précaires. On parle alors d'accessibilité culturelle.

Les consommateurs pensent aussi que l'AU permet l'accès à une nourriture de meilleure qualité, notamment gustative (récolte à maturité des produits, transport réduit). L'accessibilité alimentaire peut donc être améliorée sur le plan qualitatif et même sanitaire (qualité nutritionnelle, AB, etc).

En effet, dans les jardins collectifs, l'utilisation de semences traditionnelles ou de variétés anciennes choisies pour le goût et les qualités nutritionnelles est fréquent, contrairement aux cultures industrielles. En conclusion, cette banalisation de l'accès à des parcelles productives permettrait une moins grande dépendance alimentaire pour bon nombre de personnes. Celles-ci deviendraient à nouveau des « producteurs », c’est-à-dire des transformateurs et consommateurs à l’échelle individuelle.

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Toutefois, certains consommateurs dénoncent une non implication des populations précaires au sein des circuits courts et le bio. Il s'agit souvent d'un frein individuel, les personnes précaires n'ayant pas le réflexe d'aller vers des produits bio ou de circuits-courts, catégorisés comme inaccessibles. L'AU ne semble donc pas à elle seule pouvoir faire disparaître les freins éducationnels et culturels à l'accessibilité. Enfin, 54% des consommateurs évoquent le prix comme un frein au produits urbains (Québec). Le manque d’accessibilité financière est donc bien réel.

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Image de Gigi

LES EXPERTS (scientifiques / économistes)

Contexte : Les scientifiques expriment chacun des arguments, mais à l’heure actuelle il n’y a pas de consensus sur les chiffres, notamment sur les rendements et sur la qualité, deux aspects qui sont très dépendants du système d’agriculture urbaine choisi (aquaponie, jardins collectifs etc).

 

Oui, l'Agriculture Urbaine est une/la solution :

  • À replacer selon les pays : Au Québec par exemple, on estime qu’entre 35% et 50% de la population pratique l’AU. Elle fournit les légumes frais de 5% à 12% de la population montréalaise en pleine saison et 15m² peuvent couvrir 42% des besoins en légumes frais de 2 adultes: Plus l’AU est représentée, plus elle deviendra accessible.

  • Réduction des coûts : La vente directe élimine les surcoûts des intermédiaires. Cette baisse du prix se répercute en une meilleure accessibilité financière.

  • Dynamisme du territoire : l'achat auprès d’agriculteurs locaux favorise l'économie du territoire et à terme le pouvoir d'achat de toute la population.

  • Nécessitée d'améliorer la résilience en prévision des périodes de crise (pression commerciale, pandémie etc) : la concentration du système alimentaire entre les mains de seuls quelques gros acteurs déséquilibrent les forces du marché. L'importance de l’accessibilité à la nourriture se fait alors sentir quand on n’y a plus accès.

  • Santé : La mise en place de jardins par les urbains permet de lutter contre la "malbouffe" c'est-à-dire au déséquilibre alimentaire actuel (Accessibilité à de la qualité).

 

Non, il s'agit d'une utopie, ou d'un obstacle :

  • Insuffisance de production : l'AU n’assure au maximum que 3 % de la production des villes européennes, et seulement en fruits et légumes. Le potentiel mondial est inexploité mais faible de toute manière, les surfaces urbaines cultivables représentent entre 367.000 et 641.000 km². Même en choisissant les meilleures cultures par contexte, elles pourraient produire entre 100 et 180 millions de tonnes de nourriture par an : un chiffre minime comparé aux 6.500 millions de tonnes de végétaux récoltés annuellement dans le monde (source : Université Tsinghua et de Berkeley). La vraie solution pour améliorer l'indépendance ? “créer une nouvelle forme de solidarité entre les villes et les zones rurales plus éloignées.” (Nicolas Bricas, chercheur pour l’unesco)

  • Problème de rentabilité : Entre prix élevé du foncier, travail manuel chronophage et parfois l’utilisation de technologies poussées coûteuses, difficile d’être rentable. Pour cela, les start-up doivent adopter une grille de prix plus proche du bio que du conventionnel, sans forcement être bio (ex : Agricool). Les produits s’adressent alors à un groupe de consommateurs désireux d’acheter des produits locaux et prêts à payer un prix plus élevé (Problème d'accessibilité financière).

  • Conflits d’usage : L’agriculture urbaine crée des conflits d’usage de l’espace en Europe, entre espaces pour du loisir, récréatifs (augmentation du besoin en espaces verts dans les villes) et productifs : l' Accessibilité géographique est conflictuelle.

  • Problématique des cultures hors sol (ex : Bigh ) le hors sol est vu comme “peu naturel” et les sols urbains (ex : friche) sont parfois pollués aux métaux lourds. Cela entraîne une perception négative de l’AU par le consommateur et des débats complexes.

  • Élevage/Grandes cultures impossibles en ville : Seuls la pisciculture, l'entomoculture ou l'apiculture restent possibles. Mais là encore il y a le manque de place, les odeurs, les bruits, qui posent problèmes. L' accessibilité à tous les produits de l’agriculture semble compromise or certains représentent des apports caloriques essentiels (céréales).

 

Le(s) débat(s) sur Agriculture Urbaine n'est que "l'arbre qui cache la forêt"

Actuellement, on produit dans le monde suffisamment de nourriture pour 10 milliards d’humains mais 800 millions de personnes restent sous-alimentées. Et si c'était avant tout un problème d’accessibilité physique, économique ou même de gaspillage, plutôt que de production quantitative ?

Marché de fruits
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Navire de charge au port
Du poisson fraîchement pêché
Enfants dans la ferme de légumes

LES AGRICULTEURS URBAINS

Ils impactent positivement l’accessibilité alimentaire :

  • Jardins familiaux/collectifs :

- Autosuffisance : les jardins collectifs peuvent permettre 50% d’autosuffisance en fruits, pommes de terre et légumes pendant la récolte d'été. Il y a un accès direct aux produits.

- Jardins collectifs (ex : Incroyables Comestibles), alternative intéressante pour garder un certain confort de vie pour les urbains travaillant à plein-temps ailleurs.

 

  • Certaines Start-up :

Ex : AGRIPOLIS, la plus grande ferme urbaine d’Europe. Elle vend à diverses structures : Restaurants, cantines, magasins, hôtels… et propose des visites pédagogiques ainsi que la location de parcelles à des particuliers. Il y a une amélioration simultanée de l’accessibilité alimentaire, géographique et culturelle.

Indirectement, les start-up représentent un potentiel d’embauches intéressant (ex : Agricool prévoit de recruter 200 personnes d’ici 2021) ou participe à de la réinsertion professionnelle (Topager). En améliorant le pouvoir d’achat des urbains, elles peuvent aussi améliorer l’accessibilité à l’alimentation.

 

Les projets sont peu pérennes et/ou intimistes

  • Autres start-up :

- Problème de rentabilité et de durabilité : les “néopaysans “ sont nombreux à abandonner leurs projets car, soit ils ne sont pas habitués/formés au métier, soit les projets ne sont pas rentables.  80% des projets d'AU meurent la première année. “ C’est bien d’y avoir accès, mais c’est mieux si ça dure”.

- Contournement de la faible rentabilité : Choix de variétés à haute valeur ajoutée qui sont plutôt des produits de niche (mesclun, champignons, fleurs comestibles, épices, safran…). Les produits sont alors surtout destinés aux restaurants de luxe, ce qui restreint la clientèle touchée et entretient des prix élevés.

- Nécessité d’avoir un modèle économique diversifié : beaucoup d’autres activités annexes : visites pédagogiques, transformation, restauration sur place, design/fabrication/conseils, événementiels pour être rentable et par conséquent, moins de production alimentaire.

 

  • L'agriculture urbaines des particuliers :

Problème de perception : Certains agriculteurs urbains ne voient l’agriculture urbaine que comme un plaisir, sans forcément percevoir les autres avantages (financiers, qualité de la nourriture etc) et de ce fait ils n’optimisent pas leurs systèmes.

De même, les universitaires/décideurs s'intéressent peu aux pratiques alimentaires traditionnelles (“jardinage”) mais certaines études montrent pourtant qu’elles ont une pertinence égale pour les systèmes alimentaires locaux et méritent donc attention et soutien (Sovová L., Veen E-J., 2020). Les particuliers apparaissent alors comme des partenaires à revaloriser dans la planification du développement urbain, pour le bénéfice commun. 

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Une situation nuancée

- La multiplication des activités annexes (visites pédagogiques, formations auprès des particuliers, conseils, bureau d'étude pour les projets d’AU), peut aussi indirectement améliorer la pérennité et la pertinence des systèmes d’AU.

- La mise en marché doit être hyper-locale pour être viable pour le producteur. 

1) installation de fermes sur des toits de supermarchés avec vente en magasin;

2) installation de fermes sur des toits d’entreprises avec vente en paniers aux employés;

3) vente à la communauté environnante sous forme des paniers;

4) vente à des restaurateurs à proximité du lieu de production;

5) vente en semi-gros à des commerces alimentaires spécialisés.

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jardin communautaire
Femme, fonctionnement, jardin
Panier

LES AGRICULTEURS RURAUX

Une vision plutôt bienveillante ou désinteressée

Cohabitation/solidarité entre agriculteurs : L’agriculture urbaine n’a pas vocation à remplacer l’agriculture traditionnelle car elle ne suffirait pas à nourrir les villes.

 

Ou au contraire très réfractaire

  •  Concurrence : les agriculteurs ruraux voient d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence urbaine, dans un contexte déjà très compétitif avec l’internationale et pour l'accès aux aides agricoles.

  • Pollution : Certains agriculteurs urbains (notament les particuliers) utilisent en vérité plus de produits phytosanitaires que les agriculteurs ruraux professionnels, tout en les jugeant eux, responsables de la pollution.

Représentation agriculteurs
Immeubles de grande hauteur

LES PROPRIÉTAIRES FONCIERS URBAINS

Des alliés de taille

Mise à disposition de l’espace urbain : loyer avantageux (1€ symbolique en échange de l’amélioration du cadre de vie), GMS voisine qui s’engage à vendre les produits issus de son toit etc… 

 

Tout comme pires ennemis

  • Prix élevés du foncier : gros frein pour une installation durable, les fermes qui cherchent à être rentables le répercutent sur leur prix de vente ce qui limite l’accessibilité financière.

  • Conflits d’intérêts avec les constructeurs d’immeubles, les parkings des GMS etc...

  • Très contextuel selon les pays “En France, où nous avons beaucoup de terres, contrairement au Japon ou à l'Arabie saoudite, par exemple, il est beaucoup plus cher de produire dans la ville qu'à l'extérieur.” (Grégoire Bleu).

LES INSTANCES PUBLIQUES

Des pouvoirs publiques acteurs de l’innovation

  • Départements de Seine-St-Denis et de Gironde :

Aides départementales : Lancement de l'application collaborative Made in Seine-Saint-Denis, recensant les lieux d'agriculture urbaine, d'alimentation durable et de réemploi. Mise en relation le réseau des d'épiceries sociales et solidaires avec les producteurs locaux par le département de la Gironde. (Même chose pour La Marmite urbaine à Vaulx-en-Velin)

  • Ville de Paris :

Politique active en faveur de l’AU : Appel à projet “Pariculteurs” (par Anne Hildago)

Le saviez-vous ? La capitale produit ainsi chaque année de 500 tonnes de fruits et légumes, une centaine de kilos de miel, 3 tonnes de poissons et surtout 8 000 litres de bière grâce à des cultures de houblons sur toits ! 

  • Villes en général :

- Modification des plans d’urbanisme en faveur de projets d’AU
- Événements de soutien et de démocratisation (ex : les 48h de l’agriculture urbaine à Toulouse)
- Mise à disposition de surfaces en friche pour les projets de la part de la mairie (ex : Roubaix)

 

Mais d’une innovation parfois incompatible avec l’agriculture urbaine

  • Municipalités :

Politique d’accès à la nourriture : Les solutions misent en place pour améliorer l’accessibilité (financière surtout) sont des solutions de marchés (ex : soutien à la construction de nouvelles GMS). Or, selon l’Université Virtuelle Environnement & Développement durable, ces mesures ne traitent pas le problème à la source (de l’ordre du social et de la structure globale du marché) et renforcent la compétition avec les projets d’AU.

jardin communautaire
Vue de dessus d'un centre commercial
Papillons

LES ASSOCIATIONS SATELLITES

Créations de nombreuses associations produisant et partageant des connaissances

  • Associations “Les Cols Verts” :

Proposition d’un MOOC sur l’AU : Accès à l’éducation, réunion de gens partageant le même centre d'intéret et motivation pour créer son propre projet. 

 

  • AFAUP (Association Française d’Agriculture Urbaine Professionnelle) :

Porte-parole des porteurs de projet auprès de tous les autres acteurs, autant pour la promotion que pour faire remonter des problématiques.

 

Mais des divergences de vision sur l'AU

  • FNE / Les amis de la Terre :

En entrant en conflit d'usage pour les espaces verts, les parcs ou zone fleuries, l'AU défavorise la biodiversité. pouvant trouver refuge en ville.

LES ENTREPRISES SATELLITES

Des soutiens parfois inattendus

  • Banques et bailleurs :

Encouragent les projets d’installations : tarifs préférentiels pour les baux et les taxes foncières, prêts à taux préférentiels (ex : Domotel). En facilitant l’installation des porteurs de projets ils améliorent l' accessibilité géographique et financière (investissement moins lourd etc).

 

  • GMS (Carrefour, Auchan, Monoprix, Kroger…) :

- Achats des produits et mise en avant (ex : la marque « Récoltes de ville ») : Donne accès hors magasins spécialisés, vise plus de monde.

- Aux États-Unis, l’enseigne Kroger revisite ses magasins en intégrant des potagers à l’intérieur des locaux grâce à la technologie de l’hydroponie.

 

  • Société d'urbanisme (Vinci - Bouygues - Eiffage - Ilimelgo…) :

Spécialisation de certains cabinets d’architecte-urbaniste dans l’intégration des projets d’agriculture dans les milieux urbains, comme le cabinet d’architecture Ilimelgo.

 

  • Entreprises de la High-Tech (Google, Budget RSE de carrefour etc) : Elles sont de plus en plus nombreuses à s'intéresser à l’AU.

En effet, celles-ci sont l'occasion rêvée pour tester de nouvelles technologies comme les capteurs, les caméras ou l’intelligence artificielle (ex : start-up Bowery Farming). D’autre part, les fermes utilisant de la technologie de pointe peuvent plus facilement contrôler leurs dépenses énergétiques (et donc leurs charges et donc baisser leur prix de vente tout en assurant leur pérennité). Toutefois on leur reproche parfois d'utiliser les projet d’AU comme du marketing (green-washing) pour regagner la confiance des consommateurs.

 

Et des relations commensales : valorisation des déchets, économie circulaire

 

- Des projets d'agriculture urbaines voient le jour sur les toits des data center. En effet, leur masse permet d' absorber et de valoriser la chaleur produite.

- La Boîte à Champignons,  UpCycle récupère le marc de café et les bio-déchets des entreprises "classiques" pour l’utiliser comme substrat dans ses kits de culture.

Circuit électrique
Compost organique
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